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Grossesse et vélo, est-ce compatible?

Pregnant woman on stationary bike

PAR SARAH BARIBEAU - AMBASSADRICE JOLIERIDE


Chez Bougeotte et Placotine, nous avons plusieurs mamans sportives. Chez certaines, le sport de prédilection est le vélo, de route et/ou de montagne. Comme kinésiologue en périnatalité, j’encourage, bien évidemment, la pratique du sport durant la grossesse. J’en suis si passionnée qu’il y a 15 ans, j’ai dédié ma maitrise au sujet de l’adaptation du sport en période de maternité pour éviter des problématiques en lien avec la grossesse. De cette maitrise est venu mon besoin de « répandre » la bonne nouvelle, c’est-à-dire d’expliquer aux femmes qu’il est possible de bouger enceinte et de revenir aux sports avec le moins de séquelles, à condition que l’on adapte le sport et que l’on comprenne et respecte son corps.
 
Depuis plusieurs années, grâce aux médias sociaux, je vois de plus en plus de mouvements de femmes enceintes actives. Quoi que je suis profondément heureuse de voir de plus en plus de mères être actives, je sens le besoin parfois de mettre en lumière certaines notions de sécurité afin que les femmes qui décident de pratiquer certains sports puissent faire des choix éclairés, en ayant toutes les informations existantes et à jour. Je vous propose donc de clarifier les mythes autour de la pratique du vélo enceinte afin de vous permettre de faire un choix éclairé quant à votre pratique. 


Les recommandations et les bienfaits d’une grossesse active


Je ne m’étalerai pas sur le sujet, car heureusement, depuis peu de 30 ans, il est clair qu’il y a plus de bienfaits à être active durant la grossesse qu’à être sédentaire. Prévention d’apparition de maladies métaboliques, amélioration du sommeil, du transit intestinal, amélioration de la qualité de vie et de la tolérance aux maux au dos et au bassin, meilleur sommeil, diminution des interventions médicales durant l’accouchement, oxygénation du placenta, diminution et prévention de symptômes de dépression prénatale, bref, des avantages à se faire bouger la bedaine, il y en a! D’ailleurs, il est recommandé aux femmes enceintes de pratiquer 150 minutes d’activités physique d’intensité modérée par semaine, idéalement réparties sur 5 à 7 jours. Bref, il vaut mieux bouger 30 minutes par jour que 2 fois 2h30 dans la semaine. L’intensité modérée signifie atteindre un niveau d’effort entre 13 et 16 sur 20. On peut aussi utiliser le test de la parole, c’est-à-dire qu’une intensité modérée signifie atteindre un léger essoufflement lors de l’effort tout en ayant toujours la capacité de tenir une discussion. 

women road cycing
JolieRide​​

Il est de la responsabilité de chaque couple de choisir si la pratique de tel ou tel sport est sécuritaire.

Pourquoi devons-nous adapter le sport?


Durant la grossesse, le corps vit plusieurs changements physiologiques. Qu’ils soient d’ordre hormonal, permettant la nidation, la continuité de la grossesse, la formation du placenta ou l’expulsion du bébé, ou d’ordre postural c’est-à-dire, le ventre qui change le centre de l’équilibre ou le bas du dos qui se creuse davantage, la mère a un corps qu’elle doit respecter afin d’éviter de se blesser. Ces hormones, nécessaires à la croissance du fœtus ont un impact direct sur les tissus de la mère, les rendant entre autres plus lâches. Elles sont aussi responsables d’une pression artérielle souvent plus basse et tous ces changements peuvent créer des douleurs aux articulations, entre autres au bassin. En plus de cela, la quantité de sang se voit augmenté durant la grossesse et le cœur de la mère peut atteindre 15 battements par minute de plus qu’à l’habitude, provoquant un essoufflement plus tôt lors d’un effort. Puisque l’on connait de plus en plus ces changements et leurs répercussions, des recommandations ont été émises à la suite de plusieurs études faites par des chercheurs. Ils ont bien entendu aussi émis des contre-indications afin de protéger le développement du fœtus.


Les principales contre-indications lors de la grossesse sont :

  • La pratique du sport dans un contexte de compétition
  • Des activités à très haute température, lors du premier trimestre afin d’éviter une hyperthermie pouvant nuire au développement du fœtus au premier trimestre
  • La plongée sous-marine
  • Grimper à des altitudes de plus de 2500m
  • Des sports pouvant créer des chutes ou grand impact


Est-ce que le vélo est alors contre-indiqué?


l n’y a pas de liste exhaustive de sports à éviter, il est de la responsabilité de chaque couple de choisir si la pratique de tel ou tel sport est sécuritaire. Bien entendu, que ce soit du vélo de route ou du vélo de montagne, il y a en effet des risques de chutes. La raison de la dangerosité des chutes est que l’impact pourrait provoquer un décollement placentaire, nuire au développement du fœtus et même provoquer une hémorragie. Concrètement, il y a toujours un aspect environnemental non contrôlable lors de la pratique du sport. Le terrain, les personnes autour et la température ne sont pas contrôlables. Il peut donc arriver qu’une mauvaise chute survienne.
 
Votre corps, vos choix. Personnellement, je préférais m’installer sur mon vélo stationnaire lors de ma grossesse. Cela me permettait de contrôler l’intensité, d’ajuster mon volant pour laisser de la place à mon ventre et de m’entraîner sans crainte de mal prendre un virage ou de me rendre à de l’hypervigilance dans les descentes, bref, pour moi, c’était le meilleur choix. 


Alors voilà, le vélo est un superbe sport, qui permet de prendre l’air, de voir du paysage, de faire le plein d’endorphines, mais qui n’est pas sans risques. Maintenant, c’est à vous de décider si vous êtes prêtes à prendre ce risque ou non, ceci vous appartient. L’important pour moi est que vous ayez une vision d’ensemble et puissiez décider ce qui est le mieux pour vous et bébé en conséquence de cause. 


Bonne grossesse active!

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